mardi 11 février 2014

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Leader sur le marché des espaces verts publics : Comment une PME est contrariée dans sa croissance

e stand qui a le plus attiré les curieux lors d'Exiflor fut celui de la société Eve-Espace Vert. Il reçut d'ailleurs une distinction spéciale du juty. Quoique leader sur son marché, Eve-Espace Vert ne croît plus. L'assèchement de la trésorerie, les réticences bancaires et La faiblesse du réseau de distribution ont bloqué son développement.
LE stand était aménagé en un petit jardin sur 8m2. Pour M. Kamal El Fahdi, directeur général de la Société, il s'agit essentiellement d'une opération de communication.

Et Espace Vert est une entreprise d'aménagement d'espaces verts créée en 1983. Son activité se subdivise en 3 segments:

- I ' aménagement des espaces verts qui constituent l'essentiel de l'activité;

- les études pour le compte de tiers;

- la commercialisation de certains produits pour l' entretien de jardins ou les compositions florales.

La clientèle principale pour I ' aménagement est constituée des collectivités locales. Les marchés passés avec les communes, par le biais d'appels d'offres, représentent 40 à 45% du chiffre d'affaires annuel d'Eve. Lequel se situe aux alentours de 15 millions de DH.

Sur-place sur un marché porteur

Les études effectuées concernent des projets gouvernementaux, généralement financés par des organismes

l'internationaux. Le know-how de la société lui permet d'être compétitive .sur des dossiers tels que l'aménagement du parc urbain de Fès, ou l'étude de l'aménagement des parcours de la région d'Oujda. Ces études sont généralement confiées à des cabinets spécialisés le plus souvent étrangers.

La société dispose de quatre "cartes" exclusives portant sur des produit de jardinage fertilisants ou une mousse permettant des compositions

florales rapides et à durée de vie plus longue que celle des bouquets traditionnels. La société ne commercialise aucun "produit dommageable pour I 'environnement", selon M. El Fahdi. Le marché est porteur. Les pouvoirs publics au niveau central prévoient des investissements importants en aménagements d'espaces verts. Les communes sont "instamment" priées de suivre le mouvement, d'autant plus que des financements internationaux peuvent être mobilisés.

Les particuliers, les entreprises de promotion immobilière, les architectes sont plus sensibilisés à la problématique des espaces verts. Ce mouvement devrait permettre une croissance rapide de cette entreprise. Or il n'en est rien. Le chiffre d'affaires stagne depuis 4 ans après une expansion moyenne de 20% l'an. Le directeur général ne tarit pas sur le sujet: "nos partenaires étrangers se posent des questions, nous faisons du sur-place dans un marché porteur. Théoriquement, nous pourrions atteindre un taux de croissance annuel de 30%".

La société bute sur deux problèmes: le circuit de distribution pour le marché des particuliers et surtout les difficultés de trésorerie. Les produits commercialisés par Eve-Espace Vert à l'intention des jardiniers sont peu connus sur le marché et une campagne publicitaire coûterait trop cher sans assurer un retour d'investissement réel. Les circuits de distribution ne sont pas "rodés" à ce genre de produit. s 'il y a aussi un problème de maîtrise, ajoute M. El Fahdi, un fleuriste en Allemagne par exemple fait trois ans d 'études après le Brevet. Au Maroc, n'importe qui s'improvise fleuriste, décorateur, etc.

. ". Des fleuristes avertis pourraient servir de relais pour ces produits relatifs au bouquet.

Mais le gros souci du management d'Eve-Espace Vert reste le financement de l'activité. "Depuis presqu'un an, je ne m'occupe que de problèmes de trésorerie à plein temps", affirme M. El Fahdi.

La banque de l'affaire lui accorde une facilité de caisse, une avance sur marchés nantis (le risque est alors pris sur l'Etat) et une ligne de cautions. En contrepartie, les actionnaires ont ordonné une garantie réelle de 1,5 million de DH. Les retards de paiement des collectivités et le coût des pépinières (matière première de l'activité) grèvent la trésorerie.

Atteindre l'équilibre financier

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Un changement de directeur de I' agence bancaire a entraîné des difficultés nouvelles pour l'entreprise. La banque exige alors que le solde soit ramené au niveau de l'autorisation et inclut les avances sur marché, pourtant garanties par les attestations de droits constatés dans l'enveloppe globale de 1,5 million. Résultat: Non seulement l'entreprise n'arrivait plus à faire face à ses engagements mais elle perdait des marchés faute de.

. caution provisoire.

Les actionnaires, eux, sont confiants dans leur entreprise. Après étude des besoins, ils sont train d'augmenter le capital de 1 à 3 millions de DH. Cette injection d'argent frais permettra d' assainir les dettes de I ' entreprise et d'atteindre l'équilibre financier.

Car, la société avait pris l'habitude de financer ses investissements par ponction sur la trésorerie. Or, un programme d'investissements est établi: Eve-Espace Vert dispose de 75 hectares de pépinières, ce qui est "énorme", selon M. Fahdi. Malgré un savoir-faire établi par les études entreprises pour le compte d'organismes publics, la technologie utilisée est en deçà des standards internationaux. Des contacts entrepris avec les partenaires potentiels, Hollandais et Israéliens, ont permis ce constat. De tels investissements permettraient à la société d 'atteindre un taux de croissance de 50%", affirme le directeur général. 

J. B.

Les parcs de Fès, les parcours d'Oujda

LES études représentent 3% du chiffre d'affaires de la société Eve-Espace Vert Elles ne concernent pas uniquement l'aménagement des espaces verts. Sa compétence est reconnue sur divers aspects de l'environnement. C'est ainsi qu'elle a été déclarée adjudicataire de deux importantes études. La première a été réalisée pour le compte de l'association Fès-Saiss dans le cadre d'une étude globale sur l'aménagement du parc urbain de Fès, "l'une des villes marocaines qui a le plus souffert de la dégradation de l'environnement", estime M. El Fahdi.

Avare en confidences sur les conclusions de l'étude, il affirme cependant que sa réalisation "changerait le visage de la ville" . Portant sur 250ha, cette étude a duré 2 années. Le coût de la réalisation du projet est estimé à 35 millions de Dirhams. La Communauté Urbaine de Fès, qui devrait être le maître d'oeuvre de ce projet n'a pas encore lancé d'appel d'offres. Les Fassis, déprimés par l'aspect actuel de la ville, attendent la réaction de leurs élus.

Beaucoup plus importante, par ses enjeux, est l'étude de l'aménagement des parcours de la région d'Oujda. Cette étude financée par la BAD a des implications économico-sociales cruciales. Portant sur une surface de 75.000ha, elle vise à assurer et même à améliorer le rendement de l'élevage dans cette zone.

Les projections vont au-delà de l'an 2000. M. El Fahdi réserve ses conclusions aux commanditaires de l'étude. Mais il ne se fait pas prier pour signifier l'importance de cette étude. "Le parcours pastoral est vital pour cette région dont l'élevage constitue la source principale de revenus". L'étude, commanditée par les Eaux et Forêts, recouvre l'écologie, le social et l'économique. Il s'agirait d'effectuer différentes simulations sur les évolutions possibles des parcours. En fonction de ces simulations, l'impact sur l'élevage est déterminé. Eviter la raréfaction des ressources, voire améliorer les rendements de l'élevage est l'objectif affiché des pouvoirs publics. Une dégradation des parcours, en diminuant le potentiel de l'élevage, accentuerait l'exode rural. "Il faut à tout prix éviter un nouveau Fès à Oujda et Taza", estime M. Kamal El Fahdi, directeur général de la société Eve-Espace Vert.

Ces deux études-phares ne constituent pas simplement des spots sur la carte de visite de l'entreprise. Elles transcendent l'entreprise, pour signifier une maîtrise marocaine dans un domaine novateur: l'environnement. Ce dernier sera au centre des préoccupations des différents centres de décision. Ne serait-ce que parce que les bailleurs de fonds internationaux en font un critère d'éligibilité à leurs financements.


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